Marc Fernandez / Guerilla Social Club

Quelques infos sur le livre :

Guérilla Social Club

  • Auteur : Marc Fernandez
  • Serie : 
  • Genres : Polar
  • Editeur : Préludes
  • Collection : Préludes Noir
  • Publication: 08/03/2017
  • Edition: Broché
  • Pages : 288
  • Prix : 15,60€
  • Rating:  

Résumé :

Deux hommes disparaissent à Madrid. Un autre à Paris et une femme à Buenos Aires. Chaque fois, le même scénario : les victimes sont enlevées et leur cadavre retrouvé mutilé. Toutes ont aussi un passé commun : leur combat contre les dictatures d’Amérique latine dans les années 1970 et 1980.
Parmi ces disparus figure l’un des amis du journaliste madrilène Diego Martín. Il décide de se pencher sur cette affaire pour son émission de radio, aidé par la détective Ana Durán, sa complice de toujours, et par l’avocate Isabel Ferrer.
Une enquête de tous les dangers qui va les mener de l’Espagne à l’Argentine en passant par le Chili, et les obliger à se confronter aux fantômes de l’Histoire. Ce qu’ils découvriront fait froid dans le dos, car, quarante ans après l’opération Condor, le rapace continue de voler.
L’auteur de l’acclamé Mala Vida, finaliste du Grand Prix des lectrices de Elle, revient avec un nouvel opus, plus haletant que jamais, à cheval entre l’Europe et l’Amérique latine, où le passé vient frapper à la porte d’anciens guérilleros… Ennemis un jour, ennemis toujours.

 

Avis de TeaCup :

Je tiens à remercier les éditions Préludes pour l’envoi de ce SP.

Je ne suis pas surprise en lisant que Marc Fernandez, l’auteur de guerilla social club et Mala Vida, est “Journaliste, chargé de suivre l’Espagne et l’Amérique Latine pour Courrier International”. En effet, Guerilla Social Club est un roman plus de références et d’explications sur l’Amérique Latine, en particulier concernant les dictatures du Chili et de l’Argentine. De ce point de vue là, le livre est très intéressant, je me suis surprise à consulter à plusieurs reprises les pages Wikipedia concernant l’Opération Condor et Les mères de Mai. On sent l’intérêt, voire la passion qui porte l’auteur, et son besoin de nous la faire partager. Sur cet aspect le contrat est plus que rempli, peut-être même un peu trop …

En effet, Guerilla Social Club est clairement plus un travail de journaliste que d’auteur, je me posais la question sur Mala Vida je l’ai ressenti encore plus fortement dans ce texte. Par bien des aspects il m’a semblé que le scénario est au service des explications historiques, et pas l’inverse. Il en découle un scénario simple, qui se déroule trop lentement et finalement un peu trop prévisible. Tout est finalement expliqué à la fois par la couverture et par le résumé du quatrième de couverture qui à mon sens en dit beaucoup trop, attention spoil en italique: le retour de l’Opération Condor, et l’assassinat des opposants des anciennes dictatures sud-américaines en préparation de coups d’états par des militaires nostalgiques des régimes militaires.

Si le fond historique est riche et précis, le scénario quant à lui est assez succinct, et n’évite pas des d’incohérences.

Attention SPOILERS :

 

*****

Carlos, a reçu des menaces de mort comme tous ses anciens camarades guérilleros. Ces derniers sont tous morts assassinés, il est le dernier encore en vie. Tout le monde sait que les assassins vont maintenant venir pour lui… et pourtant, personne ne le protège, et il se risque encore à aller fumer une clope tout seul en pleine nuit ?

Que dire des assassins professionnels qui le laissent pour mort sans vérifier s’il est encore vivant ? D’ailleurs pourquoi les assassins ne font pas disparaître discrètement les corps plutôt que de s’en débarrasser dans la rue et attirer l’attention sur eux et sur leurs opérations secrètes ? Et enfin, quelle coïncidence qu’Isabelle en Argentine soit amenée à travailler complètement pas hasard sur la disparition d’une personne liée à la même enquête que mène ses comparses en Espagne ?

*****

 

Bref, je trouve les ficelles un peu grosses, et je l’ai regretté ça me semblait moins flagrant même si quelques déroulements précis me laissaient perplexe…

 

Les personnages sont peu développés dans ce roman, à l’exception de Carlos, et de Ana, qui ont des histoires intéressantes, mais développées de telle sorte qu’on n’arrive pas tellement à s’y attacher. Peut-être comme c’est une suite (même indirecte) l’auteur pensait les lecteurs assez au courant, mais comme on propose ce roman comme indépendant, cela m’a semblé posé problème si je me mettais à la place d’un nouveau lecteur. C’est vraiment dommage, car Guerilla Social Club a le mérite d’animer un groupe de personnages vraiment hétéroclite: de l’ancien guerillero chilien reconvertit en patron de bar, au détective transexuel ayant fuit l’oppression Argentine. Les personnages ont tous des passés lourds, et souvent torturés, mais je ne serai pas dire pourquoi, ça ne prend pas vraiment, et on ne s’y attache pas assez. L’impression était déjà là sur Mala Vida où je ne réussissais ni à êtrboulversée ou choquée par les actes de Isabelle pourtant vraiment forts et sujets à heurter les lecteurs.

Un peu comme dans Mala Vida c’est finalement dans le dernier chapitre, et dans le dénouement de l’histoire que l’on ressent enfin un peu de sympathie pour ces personnages, dommage, cela arrive vraiment trop tard et m’a semblée s’arrêter à peine commencé.

Finalement on ne vit pas en direct les événements, on nous les retranscrits comme dans un compte rendu (je pense en avoir déjà un peu parlé dans Mala Vida) et l’impression de distance avec l’action, les personnages, le déroulé de l’histoire amplifie cette distance qui nous laisse à la porte de l’histoire.

J’ai un peu l’impression d’être ressortie avec de nouvelles connaissances, impressionnée par le travail de recherche un background historique et réel très costaud, ce qui est souvent là où le bât blesse : les auteurs ont plein d’idées et fournissent une toile de fond plus ou moins réaliste et étayé… mais qui ne s’articule pas sur une histoire complexe qui nous embarque comme dans un bon polar politique.

 

Extrait :

Près de Santiago du Chili, 7 septembre 1986.

Il doit mourir. C’est la seule solution. La peine capitale pour tout le mal qu’il a fait, qu’il continue de perpétrer. Sa voiture blindée ne le sauvera pas. Boum. La mort après un dernier virage. Un salaud de moins sur cette terre. Et une lueur d’espoir pour les autres.

Le jeune homme est assis au pied d’un arbre. Il mâchonne un bâton de réglisse pour oublier qu’il a envie de fumer. Deux heures qu’il attend là. Les cheveux noirs coupés court, des yeux noisette qui virent au vert selon la lumière. On devine une allure athlétique et des bras musclés sous un simple tee-shirt noir. De taille moyenne, il porte un treillis, noir aussi, et des Rangers. Un foulard rouge couvre en partie un visage bronzé et juvénile. Il n’a pas encore vingt ans. Près de lui, appuyé contre le tronc, un lance-roquettes. Un fusil d’assaut M16 en bandoulière, une arme de poing à la ceinture et deux grenades complètent son équipement.

Treize ans que Pinochet est au pouvoir. Combien de disparus ? Combien de torturés ? Combien de tués ? Des centaines, des milliers même. Des hommes, des femmes, parfois des enfants. Depuis ce 11 septembre 1973, en ce jour où l’aviation avait lâché ses bombes meurtrières sur le palais présidentiel, et où le président, élu par le peuple, après des heures de résistance armée, entouré d’un petit groupe de fidèles, avait choisi de se coller une balle dans la tête plutôt que de se rendre. Celle-là, ils ne l’avaient pas vu venir, les putschistes. On appelle ça un héros. Un homme, un vrai. Hasta siempre, Salvador Allende.

Vues : 32

A propos de TeaCup

TeaCup pourrait être mon vrai nom tant je suis accro au thé. Je suis une dévoreuse de livres compulsive, je lis de tout et en grande quantité (plus ou moins quoi !). J’ai pensé à me soigner, mais finalement j'ai atterri sur un blog de chroniques. Je soigne le mal par le mal en somme.

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