Quelques infos sur le livre :
Soundless
- Auteur : Pauline Derussy
- Serie :
- Genres : Homoromance
- Editeur : Editions du 38
- Collection : Corail Passion
- Publication: 28/ 06/ 2017
- Edition: Numérique
- Pages : 158
- Prix : 2,49€
- Rating:
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Résumé :
Thomas a 35 ans et mène une vie d’enseignant tout ce qu’il y a de plus banale… Ou presque. Un soir d’hiver, il rencontre Julien.
Julien, qui se fait tabasser.
Julien, ses cheveux d’or et sa gueule d’ange.
Julien, qui le regarde avec des yeux pleins d’amour.
Pas moyen de faire autrement, Thomas le prend sous son aile. Mais une chose est sûre : il n’a jamais été attiré par les hommes. Et ce n’est pas près de changer.
Avis de Shie Castee :
Merci aux éditions du 38 pour leur confiance pour ce service presse…
Voici une petite romance qui se lit en une soirée. Une petite romance écrit par une française, de Lyon et dont l’action se situe a paris.
Le style est fluide, très agréable à lire et compréhensible. Le vocabulaire est riche et abordable, ce qui en fait une lecture des plus agréables.
Thomas est prof. Il mène sa vie dans son train train quotidien, en essayant plus de se faire oublier que remarquer. Sa vie sentimentale est inexistante et ca lui va, passionné par son boulot, il n’hésite pas a faire quelques heures supplémentaire quand le besoin s’en fait ressentir.
Jusqu’au jour où il sauve Julien d’un ex un peu trop frappeur.
Julien aux gouts vestimentaires des plus douteux, qui affiche son homosexualité ouvertement et à qui il offre l’hébergement le temps qu’il retrouve une situation plus stable.
Le personnage de Thomas m’a beaucoup plu. Il est calme, il a le cœur sur la main mais il manque de confiance en lui. Doucement l’auteur dévoile le pourquoi de ce manque de confiance, et on comprend mieux. Je ne ferais pas de spoiler. Il faudra lire le livre.
J’ai un peu moins accroché sur le personnage de Julien. Sa façon de s’habiller m’a gênée. En revanche sa curiosité d’apprendre sur la vie de thomas et de faire des efforts dans la communication m’ont touchée. Il arrive doucement par son coté original et aguicheur à apprivoiser thomas et à le séduire.
Les deux hommes deviennent complémentaires, les faiblesses de l’un sont compensées par la force de l’autre, et ce qui semblait être juste un sauvetage devient un partenariat, puis un couple.
J’ai aimé la façon subtile dont l’auteur amène ce changement, tout d’abord thomas qui commence à réagir doucement auprès du contact de Julien, et ne comprend pas pourquoi il a cette réaction là, lui qui a déjà été marié et aime les femmes !!!!
Mais peut être qu’il n’était pas si heureux que ca avec sa femme, et que julien est son équilibre….
C’est un petit livre d’un auteur assez prometteur que voila. Elle aborde avec beaucoup de subtilité ce type de relations amoureuses. D’autant plus que le sujet était délicat.
Ha, je ne vous ais pas dit ….. Thomas est sourd et muet….
Je vous laisse découvrir le livre. Bonne lecture
Shie castee.
Extrait :
C’est un mec. Il n’est pas très grand et ses fringues m’ont trompé, mais maintenant que je vois son visage en face, l’erreur n’est plus possible. C’est un gamin d’une vingtaine d’années, avec des cheveux très blonds et des lèvres très bleues. Ce sont les seules choses que j’ai le temps de remarquer avant que son… son mec, j’imagine, ne parvienne à redresser sa carcasse ivre.
Je ne m’embête pas à chercher à communiquer. S’il essaye de se battre, même dans son état, il y a de bonnes chances pour que je finisse au tapis – je n’ai rien d’un boxeur, alors que lui en a au moins la carrure. Ma seule chance, c’est de lui faire suffisamment peur pour qu’il se barre sans demander son reste. J’ignore les injures qu’il vocifère en brandissant son poing, et je lui colle sous le nez l’écran du portable : appel d’urgence en cours.
La menace pénètre visiblement dans son brouillard alcoolisé. Il continue de me crier dessus, mais au moins il ne cogne pas. Et puis il finit par hausser les épaules, et fait minede s’en aller. Juste avant de partir, il crache sur son ex – je crois qu’on peut raisonnablement considérer que cette scène équivaut à une rupture, au moins temporaire.
Je ne peux pas retenir un gros soupir de soulagement. Gentleman peut-être, mais je crois que j’ai eu ma dose d’action pour au moins quelques années.
L’autre – le gamin – se redresse enfin. Il n’est pas si petit que ça finalement, mais il a quand même un air très vulnérable à grelotter dans son pull trop grand, en frottant ses poignets malmenés. Pendant une seconde je me demande si je serais intervenu si j’avais tout de suite vu que c’était un homme. La réponse s’impose assez vite. Je n’aime pas la violence, sous toutes ses formes. Quelles qu’en soient les victimes.
Il commence à reprendre ses esprits et se lance dans une tirade qui m’est de toute évidence destinée. Je tente d’abord de l’arrêter en levant les mains, mais il doit commencer à sentir les premiers effets du choc, parce que ça ne lui fait ni chaud ni froid, et il continue de déballer son sac. Alors je lui attrape le bras, doucement pour ne pas lui faire mal à nouveau, et je l’entraîne sur le trottoir d’en face, vers mon lieu de travail. Là, je lui indique la plaque vissée à côté de la porte d’entrée.
Institut de formation à la langue des signes
Pendant quinze secondes, il fixe la plaque et je vois presque les rouages tourner dans son crâne. D’un seul coup il se tourne vers moi avec les yeux écarquillés, et je n’ai pas besoin de lire ses lèvres pour comprendre son exclamation.
– Mais t’es sourd ?
Je hoche la tête.
Il a l’air de plus en plus hébété. Ses yeux font l’aller-retour entre moi et la plaque.
– Mais alors… Tu peux pas parler non plus ?
Je soupire. À nouveau, j’indique la plaque, en posant mon doigt sur le mot « langue » cette fois-ci. Je parle aussi bien qu’un autre. Mieux qu’un certain nombre de gens probablement – je suis prof quand même. Seulement, je ne parle pas tant avec ma bouche qu’avec mes mainsSa bouche mime un « Ah » de compréhension, et il hoche la tête. Et puis d’un seul coup il me décoche un sourire éclatant.
– Merci, me disent ses lèvres.
Qui sont vraiment très bleues. Je n’entends pas ses dents claquer, mais il a l’air de crever de froid, et il vient quand même de se prendre une sacrée rouste.
Je ne peux pas vraiment le laisser comme ça. En tout cas je n’en ai pas envie. Alors j’ouvre la porte de l’institut et je lui fais signe d’entrer.
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