Quelques infos sur le livre :
Le coeur entre les pages
- Auteur : Shelly King
- Serie :
- Genres : Littérature générale, tranche de vie
- Editeur : Préludes
- Collection :
- Publication: 06/ 05/ 2015
- Edition: Numérique
- Pages : 384
- Prix : 5,99€
- Rating:
Résumé :
Maggie, 34 ans, vient d’être licenciée de la start-up branchée de la SiliconValley où elle travaillait. Que faire sinon traîner au Dragonfly, la pittoresque librairie de livres d’occasion ? Lassé de la voir végéter, Dizzy, son meilleur ami, lui propose de participer à un club de lecture. Au programme : L’Amant de Lady Chatterley. Dans l’édition ancienne qu’elle déniche, Maggie découvre une mystérieuse correspondance amoureuse… Cette découverte va bouleverser la vie de la jeune femme et celle de la petite librairie menacée de fermeture par la concurrence. Le tout sous les yeux espiègles de Grendel, le chat qui a élu domicile parmi les rayonnages.
Spirituel, mordant, généreux, Le Coeur entre les pages est un premier roman au charme fou, une histoire à la fois drôle et sensible qui chante la mélodie joyeuse des livres que nous avons aimés.
Une histoire qui ravira les amoureux des livres. Booklist
Avis de TeaCup :
Je tiens à remercier NetGalley et les éditions Préludes pour m’avoir permis de découvrir ce livre.
J’ai eu un petit coup de cœur pour ce roman ! Déjà il parle comme le dit le résumé « aux amoureux des livres » c’est plus une histoire d’amour avec les livres, la lecture, une librairie et tout ce que peux véhiculer comme fantasmes un roman d’occasion que toute autre chose qu’on trouve dans ce roman. Il y a aussi de l’amitié, de l’amour, des situations cocasses, une héroïne qui se cherche qui sort des sentiers battus. Et un chat un peu dingue Grendel qui n’a rien à voir avec le mignon petit chat en couverture, qui fait plus gros matou de quartier un peu psychopathe.
Dans ce roman il y a une grande force à mon sens, c’est qu’on trouve plusieurs histoires imbriquées les unes dans les autres et j’ai adoré ce principe. Il y a l’histoire de l’héroïne un peu paumée, un peu en attente qui cherche à redonner cet été-là un sens à sa vie. Qui est entouré de toute une galerie de personnages fantasques, attachants très bien dépeints qui ont tous une importance, un écho différent qui va marquer l’héroïne et c’est typiquement le genre de chose auquel je suis très sensible dans un roman. Ensuite, il y a une histoire dans le roman de cette correspondance trouvé au cœur des pages d’un roman. Une espèce de mise en abîme subtile et qui, je le pensais, prendrait tout l’intérêt serait sans cesse au sens de l’histoire, alors que pas du tout ! En fait c’est presque une métaphore de tout ce que va vivre l’héroïne filée tout au long de l’histoire.
Il y a aussi une jolie écriture des phrases poétiques, des clins d’oeil aux accros de lectures, aux geeks, aux lectrices de romances… il y a un tant de choses dans ce roman que j’aurais du mal à tout dire en fait. Je ne peux pas dire que c’est un roman trépidant, plein de bouleversements, mais il nous emporte quand même dans une espèce d’envie de découvrir ce petit monde et d’y vivre même. Il y a quelques passages que j’ai partagé sur le blog tant j’étais sensible et je m’y retrouvais, dans l’amour de lire tout simplement. L’importance que ça a dans ma vie. J’ai eu envie de courir dans un bouquiniste voir si je pouvais y trouver une telle galerie de personnages et m’en faire des amis.
Une autre force à mon sens c’est qu’à chaque fois que je pensais avoir cerné l’histoire, ce que voulait faire l’auteure elle m’a un peu déstabilisé en partant ailleurs. Oui, elle a mis de la romance, mais pas que. Oui, elle a mis une amitié. Oui, elle aborde la famille et d’une manière nostalgique presque douloureuse, avec le recul de l’âge adulte quand on réalise que nos parents sont humains, faillibles. Oui, elle a voulu parler d’une tranche de vie et de l’influence des autres sur nous, nos décisions… difficile de voir où finirait le roman si ça allait être un happy end ou pas si j’allais avoir toutes les réponses où s’il me faudrait en inventer… et j’ai adoré ça. L’auteur a gardé une longueur d’avance vers moi dans cette balade sans me lâcher la main pour autant. C’était top, j’ai eu les larmes aux yeux, j’ai souri et même ris. Ce n’est pas un bouquin nerveux, il est un peu hybride, il y a quelques facilités presque des clichés, mais je suis complètement rentrée dedans par l’atmosphère, la sincérité et l’impression d’être dans un roman presque « visuel », un genre de film, on voit les persos, leurs expressions…
Voilà, il ne plaira pas à tout le monde je pense, mais si c’est le genre de résumé qui vous parle que vous aimez les romans qui osent surfer entre les genres, il faut le tenter. Moi j’ai adoré me balader au Dragonfly découvrir l’histoire de Henri, Catherine, Dizzy… Un livre comme je les aime tout simplement.
Extrait :
Les livres ne changent pas la vie, du moins pas comme on le pense. Lire Le Fil du rasoir en première classe dans un avion qui vous emmène vers un centre de méditation, ou Un thé au Sahara en allant, après un divorce, voir ce qui reste des neiges du Kilimandjaro, ne vous rend pas plus éclairé que tournoyer dans les tasses géantes à Disneyland. Je le regrette, mais c’est la vérité. Et les livres d’occasion qu’on trouve ici au Dragonfly ne sont pas imprégnés de davantage de sagesse que ceux flambant neufs vendus chez Apollo Books & Music. Les nôtres sont juste moins chers et plus abîmés. Pourtant les clients continuent à venir. À me réclamer des élixirs de papier et de mots pour se consoler de leurs déceptions et ranimer leurs passions étouffées. Ils viennent parce qu’ils sont persuadés qu’un livre a transformé ma vie. Pas un seul d’entre eux ne comprend. Ce n’est pas le livre qui l’a transformée.
Rétrospectivement, il m’est difficile de repérer l’instant où tout a commencé. Je pourrais dire que c’est le jour où ArGoNet Software m’a virée, ou la première fois que j’ai rencontré Hugo, ou encore bien avant, lorsque j’ai quitté la Caroline du Sud pour la Silicon Valley. Mais, en réalité, tout a sans doute commencé ce vendredi après-midi où Hugo et moi étions dans les deux fauteuils déglingués sur l’estrade en bois qui craque derrière la vitrine du Dragonfly Used Books dans Castro Street, à Mountain View, au cœur de la Silicon Valley. Les passants, en chemises sur lesquelles se balancent des badges Google, Yahoo! et Intuit, ont vu Hugo, haut du crâne dégarni et longue queue-de-cheval dans le dos, en train de lire un vieil exemplaire du premier volume de Waverley à côté de moi, une fille de trente-quatre ans qui a grand besoin de refaire ses racines et porte le tee-shirt Rush troué d’un ex-petit ami sur un jean qui désormais la boudine à cause des kilos accumulés depuis qu’elle est au chômage. Être assis là, face à Dieu et à la terre entière, était bizarre.
Vues : 13