Quelques infos sur le livre :
- Auteur : Aude Dite Orium
- Serie :
- Genres : Erotique
- Editeur : La Musardine
- Collection : .G
- Publication: 19/04/ 2018
- Edition: Broché
- Pages : 296
- Prix : 17€
- Rating:
Résumé :
Trois sœurs se retrouvent dans la demeure familiale, ancien bordel du XIXe siècle, quelques années après le décès de leurs parents. Tandis que l’aînée, la sérieuse Clémence, chercheuse au CNRS, se bat à coups de devis et de réparation bringuebalantes pour empêcher la maison de tomber en ruine, Cassandre, ancienne cadre qui joue les dominatrices pour financer sa reconversion professionnelle, envisage la vente. Mais lorsque Cléo, la cadette, militante féministe prosexe, débarque de Paris, avec sa troupe de performeurs queer, c’est toute la maison qu’elle met en branle !
Entre les relances insistantes d’un agent immobilier, l’apparition d’un ancien amour de jeunesse et la rencontre de deux suédois ultra-sexy, les trois sœurs ne sauront plus où donner de la tête. Ou plutôt si : elles suivront leurs désirs plutôt que leur raison et oseront céder aux tentations qui rôdent. Mais le doux marivaudage n’aura qu’un temps : lorsqu’elles découvriront les plans machiavéliques échafaudés par certains pour détruire leur maison, rien n’arrêtera leur soif de vengeance…
Avis de TeaCup :
Je tiens à remercier les éditions La Musardine pour l’envoi de ce SP.
Cette lecture est la première pour moi de la nouvelle collection de La Musardine, « .G » (je vous laisse réfléchir deux minutes si vous ne trouvez pas direct le pourquoi du nom !) collection dirigée (je crois ?) par une auteure maison très connue Octavie Delvaux et qui va proposer de l’érotique autrement, avec des auteures femmes, une approche féministe, etc. (en tout cas c’est ce que j’avais retenu d’un post de présentation il y a un moment de cela). Je trouvais la promesse audacieuse et alléchante, je m’étais promis d’en lire.
C’est chose faite avec ce premier TROIS SŒURS de Aude Dite Orium que j’avais déjà lue en nouvelle. L’auteure propose un roman cohérent que j’ai découvert curieuse de voir comment elle allait positionner ses fameuses trois sœurs dans un ancien bordel normand.
On peut noter un travail certain pour différencier les trois caractères, les trois sœurs. Elles ont des évolutions propres et distinctes, cela se ressent bien et c’est agréable. Elles proposent des facettes de femmes différentes, libérées de manières différentes. Le cadre de l’ancien bordel et l’ombre de la mère offrent une vraie toile de fond à ce récit et l’ancrent dans le réel, dans le quotidien avec des scènes en Normandie, des personnages qu’on imagine bien et j’ai trouvé ça sympa de quitter les donjons, le cadre parisien bien plus commun à tous les récits érotiques que j’ai lu à ce jour. Il y a aussi un travail sur l’écriture, un vocabulaire fouillé et recherché (à part le mot « vit » pour verge/sexe qui revient un paquet de fois ! ça m’a frappé comme je ne e connaissais pas), même si cela n’enlève pas quelques lourdeurs de styles.
Là où j’ai été plus dubitative, c’est sur l’immersion du lecteur dans cet univers. Une partie m’a semblé trop factice, trop clichée l’opposant aux trois sœurs, la famille du comte, la grand-mère d’adoption qu’on voit apparaître (ou pas) de manière trop aléatoire pour s’y intéresser, certains personnages sous exploité…tout ça reliait au choix narratif du « elle » et d’une certaine distance avec les héroïnes, fait que j’ai souvent eu l’impression de rester un peu trop en retrait, à distance, de ne pas me faire happer par l’histoire. Le fameux comte à lui seul. On pense à Trump (moi en tout cas) mais un peu trop. Il y a une espèce de surenchère qui m’a un peu « débarqué » de l’histoire à me faire penser « évidemment »… un côté vive le sexe libre, le libertinage, le bdsm, le…………. Mais non à ce comte plein de vices et là on a une description d’un personnage dans l’abus finalement, de tout et de tous, mais tellement appuyé que la démonstration était trop lourde pour moi. Les descriptions à base de « la jeune femme »… n’aident d’ailleurs pas à s’immerger à mon sens.
J’aurais aimé voir plus d’évolution dans les sœurs. Cléo ne change pas tant que ça. Cassandre nous garde à distance et se révèle pour se voiler à nouveau… bref il y a une impression de trop peu. De ne pas être allée assez loin. Le nœud de l’histoire autour du bordel reste finalement vite abordé, vite oublié, ce n’était peut-être pas ce à quoi je m’attendais, je l’ignore.
Dans l’ensemble le livre est intéressant, cohérent et on aurait juste eu envie d’une sœur de moins pour mieux les comprendre ou de plus de pages, voire de les rencontrer à un moment donné différent de l’histoire après là où on s’arrête plus qu’« avant ».
Les scènes de sexe sont décrites avec précision mais encore plus courtes que ce à quoi je m’attendais, on n’a pas une très nette dominance c’est plus ambiance érotique (bordel, le cadre dans lequel évolue Cléo…) et j’ai été surprise agréablement de ce côté. Même si du coup j’ai le regret d’une scène vraiment forte qui aurait emporté le roman, LA scène du livre quoi, que je n’ai pas vraiment trouvé. J’ai quand même un a priori très positif sur la collection et ce roman une fois le livre refermé, il y a la volonté d’une galerie de personnages féminins qui s’assument, atypiques, qui propose autre chose en littérature érotique, et rien que pour ça, j’applaudis des deux mains.
Extrait :
Dans la voiture qui filait à travers champs, Catherine et Camille chantaient en chœur le dernier tube du moment, Etienne, de Guesh Patti, classé premier au Top 50 depuis plusieurs semaines. Catherine mimait la chorégraphie du clip tout en jetant des regards aguicheurs à son mari, lequel peinait à rester concentré sur la route. La BX gris métallisé freina brusquement pour emprunter, sur la gauche, un chemin chaotique que l’on devinait à peine, caché par les arbres tourmentés par le vent. Ralentissant pour éviter les secousses, le véhicule parcourut les cinq cents mètres de l’impasse des Ribaudes, ainsi baptisée car elle débouchait sur une ancienne maison close, avant d’atteindre sa destination.
Camille coupa le moteur et se tourna vers sa sublime épouse. Elle regardait la façade en pierre de taille de la maison qu’ils venaient d’acquérir. Ses yeux bleu gris reflétaient son bonheur. Lorsqu’elle ouvrit la portière, le vent redressa la masse de ses cheveux roux et s’engouffra sous les pans de sa robe et de son imperméable. Catherine pensa qu’elle aurait pu s’envoler si son ventre n’avait pesé aussi lourd. Elle le caressa en souriant. À croire qu’elle portait un éléphanteau ! Bientôt, elle serait mère. Le responsable de son état vint l’embrasser. En cette matinée d’automne, c’était un couple amoureux et plein d’espoir qui s’enlaçait sur le perron de l’ancienne maison close. Ils étaient heureux, simplement, de se trouver là, avec, dans leur poche, l’acte de propriété d’une maison qui représentait tant pour eux. Bien décidés à donner une nouvelle vie à ces lieux chargés de petite histoire, ils ne doutaient pas un seul instant de leur capacité à faire de cet endroit le havre de paix dont ils rêvaient pour leur famille.
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