Quelques infos sur le livre :
- Auteur : Cécile Chomin
- Serie : Hot Love
- Genres : Romance
- Editeur : Harlequin
- Collection : &H
- Publication: 01/02/2017
- Edition: broché, poche
- Pages : 740
- Prix : 9,90€
- Rating:
Résumé :
Découvrez la vie d’un groupe d’amis aussi drôles et attachants que fous. Au programme : des disputes, des rencontres, les préparatifs de deux mariages, l’écriture d’un roman, des vacances paradisiaques sous les tropiques, des cohabitations forcées, des secrets inavoués, un chat voleur de culotte, un directeur d’hôtel névrosé, une meilleure amie givrée et surtout… de l’amour et de la bonne humeur !
Avis de BimboStratus :
Je remercie Harlequin pour ce service presse. Même si au final j’ai un peu subi ma lecture, je reste toujours contente de pouvoir lire une autrice française.
Hot Love est une série en trois tomes qui raconte les histoires d’amour de deux couples puis le mariage du premier.
On suit d’abord Lydia et son patron, Julien, qui concrétisent leur haine en amour lors du mariage d’amis communs, Sophia et Paul. Je n’ai pas trop accroché à l’histoire, j’ai trouvé certaines ficelles scénaristiques très grosses et éculées, je n’ai pas été très émue par les différents moments importants de l’histoire et je n’ai pas tellement adhéré aux personnages. Tout va très vite, trop de mon point de vue, on ne profite pas vraiment de l’évolution de la relation. Lydia est décrite comme quelqu’un qui a de la répartie mais n’en a pas réellement. Pareil pour Julien, cela étant.
Dans le deuxième tome, on évolue avec Maïa, meilleure amie de Lydia et autrice, qui doit suivre l’enquête d’un flic, François, frère de Sophia, pour écrire un livre. C’était sympa, si on met de côté tous les jugements sur Maïa qui ne veut pas se caser, se marier ou avoir d’enfants et dont on dit qu’il faudrait quand même qu’elle grandisse, parce qu’être en couple, se marier puis avoir des enfants, c’est ça être adulte. Je suis pas vraiment d’accord sur le coup. Et le fait que Maïa, qui n’aime pas les enfants, se mette en couple avec un homme qui en veut et qui lui dit texto qu’il la fera changer d’avis… J’ai trouvé ça nul en fait. Y’a aucune prise de position pour la liberté de la femme à ne pas se reproduire, on reste dans le même schéma bien patriarcal de l’homme qui domine et dompte la femme. D’ailleurs Maïa n’aime pas les mâles dominants, elle n’aime pas se faire plaquer sur un lit, mais avec François elle aime bien. C’est super cliché quoi.
Le dernier volet raconte le mariage de Lydia et Julien en République Dominicaine avec tous les personnages secondaires qui sont dans les deux tomes précédents (amis et familles des protagonistes principaux). Là ça part dans la romance cliché à fond les ballons, notamment en nous présentant les 4 principaux personnages comme des gravures de mode dès le début (ce qui me semblait pas aussi poussé dans le premier tome, un peu plus dans le deuxième).
Lire les trois tomes d’affilée permet de noter, quand même, que l’autrice a augmenté la complexité de ses histoires et diversifié la forme de ses ouvrages : dans le premier on suit Lydia, dans le deuxième les points de vue changent selon les chapitres entre Maïa et François et dans le dernier le narrateur est à chaque chapitre un personnage différent. En ce qui concerne les relations sexuelles aussi, la progression de l’autrice est notable : dans le premier tome on a droit à des ellipses et une demi-page de pénétration suivie d’une jouissance immédiate, dans le second tome c’est un peu plus développé et dans le troisième c’est la fête du slip (bon, évidemment c’est toujours génial avec orgasme, sauf quand scénaristiquement il faut que ce soit nul pour justifier un malaise).
Bref, les histoires sont des romances légères assez peu originales mais plutôt efficaces, si on sait mettre de côté le sexisme bien – trop – présent des protagonistes.
J’ai trouvé que la série est saupoudrée d’une fine, subtile et délicate misogynie, ce qui m’a vraiment déplu. L’une des protagonistes secondaires récurrentes, Angélique, blonde peroxydée, est l’objet pendant les trois tomes d’un slutshaming basique, censé faire rire je crois. Tous les personnages sont putophobes, c’est-à-dire que « la pute » est une échelle de mesure pour ce qu’on peut faire ou pas, comment on peut s’habiller ou pas, etc. Joie et allégresse. Je vous passe les platitudes et stéréotypes cissexistes très essentialistes genre « comme tous les hommes » ou « les femmes sont compliquées », la série en est bourrée. L’homophobie ordinaire a aussi une belle place, lézomes sont là pour rassurer pas pour être des chiffes molles, c’est pas des « pédés », quand on pense que c’en est c’est l’amour propre qui en prend un coup et on a des pensées type « j’ai beau être un mec, je sais reconnaître quand un congénère a du sex-appeal »… un homme homosexuel c’est pas un vrai mec, c’est ça ? Jules, le seul personnage homosexuel de la série, qu’on découvre dans le tome deux et semble être quelqu’un de libéré mais pas plus excentrique que ça, est dépeint comme une grande folle dans le tome trois…
Alors oui, ces comportements existent, ce sexisme ordinaire existe, ces stéréotypes existent, ce livre n’est pas un manifeste misogyne et intolérant… mais l’autrice contribue avec ces histoires et ces personnages à banaliser le sexisme, l’homophobie et la putophobie ordinaires. J’ai eu beaucoup beaucoup de mal à lire cette intégrale à cause de ça.
En passant, le fait que Lydia ou Maïa soient un peu revendicatives suffit à leurs congénères masculins pour utiliser le terme féministe comme une sorte d’insulte, ce qui me paraît dommage. D’ailleurs Maïa aime les voitures autant que les chaussures et est très contente de défaire un cliché sexiste ce faisant, mais elle dit d’elle même en se demandant comment elle doit d’habiller : « Manipulatrice ? Non, mais pas féministe non plus », ce qui me semble prouver qu’elle n’a aucune idée de ce qu’est le féminisme (pourtant vouloir obtenir une égalité de traitement entre les hommes et les femmes je ne trouve pas que ce soit un concept super complexe – en tout cas ça n’a rien à voir avec la manipulation ou la façon de s’habiller…).
Par ailleurs j’ai été très mal à l’aise à la lecture du troisième tome qui se passe en République Dominicaine. L’autrice utilise le terme de « boy » pour parler d’un habitant local qui prend les bagages des personnages et tout le tome se complaît dans la description de touristes blancs et riches dans un pays où les pauvres sont essentiellement des personnes racisées. J’ai trouvé ça un peu limite, bonjour le néocolonialisme.
D’un point de vue purement formel, je ne suis pas fan des récits au présent. Passé le moment d’adaptation j’ai pu l’oublier sans souci, cependant le style reste très simple. Les personnages ne se différencient pas tellement les uns des autres d’un point de vue lexical, si ce n’est par leur vulgarité, mais n’est pas Damasio qui veut. Ah, quand même, je dois dire que je n’en pouvais plus de lire des phrases commençant par « À la fois », qui remplace « en même temps » dans toute la série. Dans le premier tome les parenthèses sont préférées aux tirets et c’est l’inverse dans le dernier, je trouve ça dommage, l’intégrale aurait dû bénéficier d’une harmonisation et d’une relecture (il reste quelques coquilles et erreurs).
Extrait :
Ça y est, c’est l’heure de partir, la fin du cauchemar. Ce soir, je me mets au lit avec les poules, à 20 heures, et demain tout ira mieux : une bonne nuit de sommeil et j’aurai oublié cette horreur.
Mais qu’est-ce qui m’a pris de coucher avec ce type ?
Putain, déjà 7 h 30 ! Le temps d’attraper mes clés au vol, mon sac à main, mes lunettes de soleil, je sors de l’appartement et je dévale les marches.
La seule idée à peu près cohérente que j’ai eue, c’est d’aller chez lui plutôt que de l’inviter chez moi. Oh, mon Dieu, ç’aurait été encore pire de devoir en plus m’en débarrasser ce matin et d’arriver en retard au boulot, ce que je déteste par-dessus tout. Je suis plutôt du genre lève-tôt, toujours ponctuelle, voire en avance pour bien attaquer la journée et avancer dans la vie du bon pied. Mais ça, c’était avant que je boive trop à la soirée d’hier, avant que je suive ce type chez lui et que je prenne les mauvaises décisions.
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