
Titre : Et le désert disparaîtra

Auteur : Marie Pavlenko
Série :
Genres : young adult
Editeur : j’ai lu
Date de Publication: 5/5/2021
Collection :
Edition (papier/ebook ): papier
Pages : 180
Rating: 6/6


Présentation de l’éditeur
Samaa vit dans un monde qui pourrait être le nôtre bientôt. La vie a presque entièrement disparu de la surface de la Terre. Le sable a tout dévoré.Son peuple, nomade, traque les derniers arbres et vend le bois pour survivre. Samaa aimerait être chasseuse, elle aussi, mais c’est une charge d’homme. Un jour, elle désobéit et suit les chasseurs.Mais le désert a mille visages. Samaa se perd et fera une rencontre qui changera le destin de sa tribu à jamais.

Extrait
Perchée sur son observatoire en bois, elle scrute l’immense étendue sableuse. La chaleur fait trembler les dunes à l’horizon, et la femme plisse les yeux pour mieux voir.
Une branche danse derrière elle. Les jeunes feuilles vibrent, la branche s’abaisse et rebondit au gré du vent. Elle monte, descend, effleure la nuque de la femme qui l’écarte du plat de la main et se concentre à nouveau sur le désert.
Ciel et terre s’emmêlent.
Soudain, au loin, une colonne de sable s’élève. Elle est minuscule, mais la femme l’a déjà repérée.
Lorsqu’elle est sûre de savoir qui s’approche, la femme se retourne et lance au garçon accroupi au pied de l’observatoire :
— Voilà les derniers invités.
— Je vais lire le Livre, alors ?
— Oui. Dès qu’ils seront arrivés, qu’ils auront pu se laver, la cérémonie commencera. Tu pourras lire le Livre. Va prévenir le conseil !
Le garçon sourit, file en slalomant entre les lianes, les racines, les buissons.
La femme le regarde disparaître parmi l’enchevêtrement des troncs, avalé par la forêt qui se déploie derrière l’observatoire. Les petits pieds martèlent le tapis de feuilles mortes, puis le silence.
Elle se redresse, passe une main dans ses cheveux, les attache mieux. Elle époussette sa tunique et guette l’approche de la caravane.
Elle ne laisse rien paraître, mais elle aussi a hâte que la lecture du Livre commence.

Avis TeaCup
Je tiens à remercier les éditions J’ai lu pour l’envoi de ce SP.
Quelle belle découverte que ce roman ! Un coup de cœur. L’écriture particulièrement simple mais en même temps travaillée : oui ça semble étrange pourtant c’est mon ressenti lors de la lecture, les mots sont simples mais les images invoquées ou la cohérence au niveau du style est remarquable je trouve ! C’est très visuel m’a vraiment embarquée. Mon avis ne va pas forcément être très long car je ne sais pas comment parler du roman, il est un peu particulier dans son ton et les choix qu’a fait l’auteure, mais du coup difficile de parler de l’histoire da Samaa sans trop en dire je trouve.
Déjà on peut parler de la nature qui prend une part immense du récit. C’est tout l’intérêt et le propos du roman, on le comprend très vite. L’histoire nous projette dans le futur, un futur plein de déserts et d’hommes qui n’ont plus aucune connaissance de ce qu’était la terre avant.
Le personnage de Samaa est âpre, assez brut et j’ai beaucoup aimé ça. On sent une petite fille qui devient femme, mais en même temps dans un monde si rude qu’elle-même n’a que très peu de douceur dans son langage, dans ses pensées ou sa vision des autres et d’elle-même. Personnage d’une opiniâtreté impressionnante auquel on s’attache vraiment.
J’ai été bluffé d’avoir les larmes aux yeux à la fin du récit pour un passage et c’est là que j’ai senti avec quelle magie l’auteure a su écrire ce récit, avec si peu, avec une économie de personnages et une histoire en fait très simple, elle m’a totalement embarquée. En tête de roman on a un bref avis de Yann Arthus-Bertrand qui parle de « fable écologique » et c’est tout à fait ça. J’ai trouvé ça très bien fait et sensible, très immersif.
Un roman si court qu’on le lit en une ou deux soirées et qui nous embarque immensément loin de notre quotidien encore un peu incertain et confiné. Je ne pense pas pour autant qu’il plaira à tout le monde, de nombreux choix de narration vont peut-être désappointer ou déplaire, mais personnellement le pari a été totalement gagnant. J’ai eu la sensation de quelques aspects un peu incohérents, mais le mot « fable » étant bien présent dans ma tête je l’ai compris comme une histoire contée, une parabole. Et j’ai beaucoup aimé le message que transmet ce roman.
Si vous êtes sensible aux personnages que la vie (et l’auteur) n’épargnent pas, qui font preuve de résilience, de remise en question, si l’écologie et la manière dont les hommes maltraitent la terre sans limite, ce roman va vous parler. Vous allez voyager jusqu’au fin fond d’un désert aride et suivre Samaa pas à pas.
Dernier petit mot (finalement la chronique n’est pas si courte !) : la couverture. J’ai regardé celle du grand format et je préfère infiniment celle du poche. Elle est très simple, mais efficace. Un bon choix qui parle bien de l’univers du roman surtout avec la bonne part d’ocre.
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